Source : Protime, Florent Bovicelli
La flexibilité du temps de travail jugée « favorable » pour les entreprises par l’Organisation Internationale du travail.
Les bénéfices d’un aménagement du temps de travail et d’une réduction des heures de travail sont une nouvelle fois confirmés par une étude de l’Organisation Internationale du Travail (ILO – International Labour Organization). Avec le déploiement d’une politique innovante et volontariste, salarié et entreprise en ressortent gagnants.
La crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur et de transformateur des pratiques organisationnelles en entreprise partout dans le monde. En l’espace de quelques semaines, de nombreuses organisations ont adopté le télétravail ou ont aménagé le temps de travail de leur collaborateur.
« Accorder davantage de flexibilité peut s’avérer positif »
Nées d’une contrainte, ces nouvelles politiques de gestion du temps de travail se sont finalement révélées bénéfiques dans le temps pour celles qui les ont fait perdurer ensuite. Ce en tout cas ce que souligne un rapport publié en janvier par l’Organisation Internationale du Travail, intitulé Temps de travail et équilibre vie professionnelle-vie privée dans le monde (Working Time and Work-Life Balance Around the World).
« Les mesures prises lors de la crise du COVID-19 fournissent de nouvelles preuves selon lesquelles le fait d’accorder davantage de flexibilité aux travailleurs, de l’endroit et du moment où ils travaillent, peut s’avérer positif à la fois pour eux-mêmes et pour les entreprises, améliorant par exemple leur rendement. »
Les bienfaits de la flexibilité démontrés dans ce nouveau rapport
Par son statut d’agence officielle de l’ONU, l’OIT vient ainsi démontrer les avantages de telles applications. Pour en arriver à cette conclusion, elle a mené un travail analytique en prenant en compte plusieurs données issues de plusieurs pays.
Elle indique qu’il y a toujours une répartition inégale du temps de travail dans le monde, même après la pandémie avec des personnes travaillant de longues heures (plus de 48 heures par semaine), soit de courtes heures (moins de 35 heures).
L’Europe se situant plutôt dans une moyenne de 35 à 38 heures avec une part importante d’individus à temps partiel,
« un mécanisme qui promeut la conciliation avec l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, et conduit à une meilleure productivité».
Des horaires flexibles en fonction « des besoins personnels des travailleurs »
L’OIT a aussi examiné les manières dont les heures de travail étaient employées. Elle indique que s’il y a un intérêt à travailler de façon traditionnelle chaque semaine – conduisant à une certaine stabilité -, ce format est jugé quelque peu «trop rigide».
Et elle dévoile que «les horaires flexibles permettent aux travailleurs d’organiser leurs propres emplois du temps en fonction de leurs besoins personnels». C’est d’ailleurs en Europe du Nord (55,1%) que les horaires flexibles sont les plus répandus.
Une approche « gagnant-gagnant » mais qui se doit d’être correctement encadrée
L’Organisation Internationale du Travail met en garde toutefois contre « cette flexibilité pouvant s’accompagner d’inconvénients comme des déséquilibres en matière de genre et de risques plus importants sur la santé ». Elle alerte enfin sur l’encadrement du télétravail et du travail hybride.
S’il continue à contribuer à maintenir l’emploi et à favoriser l’autonomie des salariés, «il nécessite l’existence de réglementations afin de limiter leurs effets négatifs potentiels comme le droit à la déconnexion».
En outre, si toutes les conditions sont réunies, déployer une stratégie de flexibilité est un atout « gagnant-gagnant », constate l’OIT aussi bien pour les salariés que pour les entreprises.