Face aux problèmes de turnover, Bio c’Bon entend s’appuyer sur le digital afin de mieux agencer ses effectifs et ainsi accroître la satisfaction client.
« Il y a un important turnover ! Nous sommes régulièrement en manque d’effectif ».
responsable d’un magasin Bio c’Bon de Paris
Comme de nombreuses entreprises dans le commerce de détail, le groupe de distribution Bio c’Bon, spécialisé dans les produits issus de l’agriculture biologique , fonctionne avec un rythme de renouvellement des effectifs très important. Afin d’outrepasser les problèmes liés à ces rotations d’emploi, Bio c’Bon a décidé de s’appuyer sur le digital pour améliorer la gestion de sa masse salariale.
A la suite d’un premier test en décembre 2018, Bio c’Bon a choisi d’optimiser la gestion de sa masse salariale entre ses divers magasins d’Ile-de-France. Le groupe a fait appel à Merito . Créée en 2016, cette start-up souhaite apporter une solution aux problèmes de turnover et d’absentéisme en permettant aux marques de flexibiliser leurs employés à temps partiel.
« La première étape est d’obtenir le consentement des collaborateurs ».
Marion Oliveira cofondatrice de Merito
Ainsi, les salariés de l’enseigne ont reçu un premier SMS leur présentant la plate-forme :
« Bonjour, c’est Merito, la nouvelle plate-forme de partage d’employés au sein des boutiques Bio c’Bon qui vous permet de faire des missions en plus et d’ainsi augmenter vos revenus. Êtes-vous intéressé par le projet ? […] A très vite sur la plate-forme Share by Merito ! ».
Des intérêts convergents
« C’est un outil co-construit avec Bio c’Bon qui intègre trois parties prenantes : des collaborateurs, la direction du siège et les managers en magasin ».
Cofondatrice de Merito
Après une première phase pilote réussie, le projet a été rapidement mis sur pied chez le distributeur. Aujourd’hui, après six mois de déploiement, ce sont plus de 200 collaborateurs – à travers plus de 60 magasins – qui utilisent régulièrement la plate-forme. « L’outil a bien été accueilli », raconte Frank Chastanet. Ce directeur commercial de l’enseigne se félicite d’une forte participation « permettant d’optimiser la gestion des plannings ». Pour la direction, l’application répond à un besoin d’immédiateté et de savoir-faire.
« Avoir les bonnes personnes au bon endroit et au bon moment, favorise la satisfaction client ».
Frank Chastanet, directeur commercial Bio c’Bon
« La plate-forme facilite les renforts ponctuels, il y a moins de manques en magasin. C’est très arrangeant, avec la possibilité de choisir à la dernière minute ».
Responsable d’un magasin parisien
« Pour les collaborateurs, c’est aussi l’opportunité d’un complément de revenu ».
Marion Oliveira
Grâce à des avenants aux contrats, ils peuvent réaliser des missions ponctuelles pour apporter leurs compétences de terrain à un autre magasin. « Le concept est très utile », confie un vendeur satisfait d’arrondir ses fins de mois. Récemment arrivé dans le groupe en temps partiel, ce dernier espère cependant passer à temps plein. En attendant, il réalise entre 5 à 10 heures de plus par semaine.
Quelques critiques en interne
Si le concept semble séduire les employés à temps partiel, il ne fait pas l’unanimité.
« Il n’y a plus d’heure supplémentaire possible ! C’est terminé, tout passe par la plate-forme désormais. Il n’y a plus de majoration de 25 % pour les heures en plus, dorénavant ce sont uniquement des avenants aux contrats ».
Responsable d’un magasin parisien
Sur ce point-là, le directeur commercial de Bio c’Bon se veut rassurant :
« Les heures supplémentaires sont utilisées pour répondre à d’autres besoins. En cas d’absence d’un détenteur des clefs du magasin, il est par exemple fréquent de recourir aux heures supplémentaires afin d’assurer la fermeture du magasin par un autre collaborateur en possession des clefs ».
Le digital favorise ainsi l’émergence d’une gestion plus agile. Les avenants aux contrats prennent effet directement grâce à une signature électronique. « Tout est automatisé, c’est un gain de temps », atteste le directeur commercial du groupe, content d’optimiser le temps de travail accordé au traitement administratif.
En pleine période de course au numérique dans le secteur du « retail » et de la vente, « il faut convaincre que la transition digitale permet de faire mieux »
cofondatrice de Merito
Pour l’enseigne bio, c’est un gain de productivité mais surtout un moyen d’améliorer le service client. Car Bio c’Bon entend opérer la mutualisation de ses effectifs en faveur de sa clientèle.
« La satisfaction client prédomine dans nos choix en matière de ressources humaines, et la mutualisation permet accroître cette satisfaction », conclut le directeur commercial.